Ainsiil ne dĂ©pend pas uniquement de nous d'ĂȘtre heureux. MĂȘme si le travail et la rĂ©ussite individuelle peut permettre d'accĂ©der Ă  des bonheurs matĂ©riels, nous devons en 1 Chaque individu souhaite ĂȘtre heureux c’est l’objectif de tout un chacun. La quĂȘte du bonheur est un chemin trĂšs long Ă©tant donnĂ© qu’il repose sur un Ă©tat de satisfaction qui s’étend sur la durĂ©e et qui n’est pas Ă©phĂ©mĂšre. Le bonheur n’étant pas une quĂȘte facile il est primordial de s’efforcer dans la vie de Quisommes-nous ? Archives; Toutes les sĂ©ances; Charte des cafĂ©s philos; Le cafĂ© philo, comme si vous y Ă©tiez SĂ©rie radio "La philosophie au comptoir" La chaĂźne SoundCloud du CafĂ© philo; Espace Presse; Nous contacter; Suivez-nous en vous abonnant Ă  la newsletter du cafĂ© philo ; Notes; CatĂ©gories; Archives; Photos de sĂ©ance. CafĂ© philo Citationssur Qu'est ce qui nous empĂȘche d'ĂȘtre heureux? : Ă Ć tre heureux, c'est ĂȘtre enviĂ©. Or, il y a toujours quelqu'un qui nous envie. Il s'agit de le connaĂźtre. - Jules Renard. Nous nous imaginons que l'amour a pour objet un ĂȘtre qui peut ĂȘtre couchĂ© devant nous, enfermĂ© dans un corps. HĂ©las, il est l'extension de cet ĂȘtre Ă  Cepetit ouvrage essaie de circonscrire une seule et unique question : notre bonheur dĂ©pend-il de nous ou bien des circonstances extĂ©rieures et fortuites ? Peut-on considĂ©rer que les sujets prennent lÂŽinitiative de la quĂȘte active de leur bonheur, quÂŽils sont en mesure de disposer des moyens visant Ă  ce but et quÂŽainsi ils contribuent Ă  6WfmCc. CorrigĂ© Ce sujet invitait Ă  s’interroger sur les conditions de notre bonheur et sur la possibilitĂ© d’ĂȘtre heureux. Il est vrai que le bonheur dĂ©pend de facteurs extĂ©rieurs face auxquels nous sommes souvent impuissants, mais justement, cette impuissance est-elle totale ? N’a-t-on pas des moyens de faire » notre bonheur ? Et ces moyens sont-ils des limites Ă  leur tour ? Notions Bonheur, LibertĂ©, DĂ©sir Auteurs en rĂ©fĂ©rence Platon et le dĂ©sir Freud et lo’bstacle au bonheur le bonheur = principe du plaisir Pascal Roussseau Kant Etc. Le plan proposĂ© I. Le bonheur des conditions objectives extĂ©rieures Ă  rĂ©unir II. L’obstacle au bonheur, c’est plutĂŽt nous ! III. Le bonheur est-ce vraiment un Ă©tat Ă  rechercher ? I. Le bonheur des conditions objectives et extĂ©rieures Ă  rĂ©unir 1. Le bonheur, c’est-ce le fait de voir ses dĂ©sirs et attentes satisfaits. Donc il faut que le monde s’accorde avec nos attentes. Cet accord dĂ©pend – de conditions objectives extĂ©rieures d’oĂč l’idĂ©e de l’IBM de Pierre Leroy permettant de calculer le taux de bonheur mondial. – d’une part de chance, d’oĂč l’étymologie, Ă©tudiĂ©e en principe au cours de l’annĂ©e bon » – heur ». – de notre nature d’un cĂŽtĂ©, tout homme aspire au bonheur Freud et de l’autre, notre nature est un des trois obstacles au bonheur corps vouĂ© Ă  la dĂ©chĂ©ance, Ă  la dissolution. 2. Le bonheur se rĂ©duit souvent Ă  une situation ĂȘtre riche, ĂȘtre en bonne santĂ©. Cela dĂ©pend lĂ  encore davantage de facteurs extĂ©rieurs et matĂ©riels. 3. Le bonheur dĂ©pend bien souvent de celui des autres, qui sont en mĂȘme temps un des obstacles Ă  notre bonheur. L’homme est un ĂȘtre social dĂ©sir de reconnaissance, moral, un ĂȘtre de relation qui dĂ©sire le bonheur de ses proches. Et ce bonheur des autres nous Ă©chappe. On ne peut faire le bonheur des autres, car cela prĂ©supposerait la connaissance de ses dĂ©sirs, de ses aspirations et leur rĂ©alisation. II. L’obstacle au bonheur, c’est plutĂŽt nous ! Si le macrocosme ne dĂ©pend pas de nous, le bonheur repose sur un accord extĂ©rieur et l’intĂ©rieur dĂ©pend de nous. 1. On croit que les obstacles au bonheur sont extĂ©rieurs, mais ils sont plutĂŽt intĂ©rieurs – conscience malheureuse – dĂ©sirs ne pouvant pas ĂȘtre comblĂ©s – savoir douloureux de ce que nous sommes et de ce que sont les choses 2. Si notre action sur le monde extĂ©rieur peut ĂȘtre limitĂ©e, d’oĂč une certaine impuissance, il peut y avoir une puissance sur soi, c’est ce qu’enseignent les sagesses stoĂŻciennes ou Ă©picuriennes – travailler Ă  maĂźtriser ce qui dĂ©pend de notre dĂ©sir et de nos reprĂ©sentations la mort et le hasard – accorder nos dĂ©sirs avec le monde principe de Descartes changer ses dĂ©sirs plutĂŽt que l’ordre du monde » et avec la nature. – se contenter de ce qui est et accepter ce qui nous anime stoĂŻcien – se tourner vers des activitĂ©s qui ne dĂ©pendent que de nous vie contemplative, cf. Aristote. 3. La connaissance de soi permet – de mieux savoir ce que sont nos dĂ©sirs, et donc, de ne pas se perdre dans des dĂ©sirs mimĂ©tiques, sources de souffrance. – de prendre conscience de l’altĂ©ritĂ© de l’autre et d’accepter que son bonheur ne dĂ©pende pas que de vous. 4. Il faut jurer d’ĂȘtre heureux si le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volontĂ© » Alain. III. Le bonheur est-ce vraiment un Ă©tat Ă  rechercher ? Non, c’est l’état d’ĂȘtre heureux est un Ă©tat qui ne peut durer et donc ĂȘtre. 1. Or on peut penser que cet Ă©tat n’est pas accessible si on entend par lĂ  totale satisfaction, renouvellement du dĂ©sir, difficultĂ© d’ĂȘtre sage. 2. Le bonheur n’est pas dans un Ă©tat mais plutĂŽt dans la recherche de cet Ă©tat. La chasse plutĂŽt que la prise, Pascal. Et si l’état de bonheur pouvait ĂȘtre lĂ , peut-ĂȘtre en dĂ©coulerait-il un ennui mortel. 3. Tout ne dĂ©pendant pas de nous, on devrait plutĂŽt se donner d’autres buts qui, eux, dĂ©pendent de nous – la vertu Kant se rendre digne d’ĂȘtre heureux – la joie Spinoza accessible Selon Pascal, le bonheur est le motif de toutes les actions des hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre ». On n’imagine pas, en effet, qu’un ĂȘtre humain puisse accomplir quoi que ce soit sans en attendre une amĂ©lioration de sa situation, de son Ă©tat, de sa vie. Aussi diffĂ©rents que soient nos moyens pour y parvenir, c’est donc le bonheur que nous visons. Cette unanimitĂ© qui prĂ©vaut concernant nos motivations va Ă©trangement de pair avec l’indĂ©termination de leur objet commun, car nous sommes bien en peine de dĂ©finir le bonheur. Il est selon Kant un idĂ©al, non de la raison, mais de l’imagination fondĂ© uniquement sur des principes empiriques. » Aucune loi ne peut donc se constituer sur une base aussi alĂ©atoire et contingente. Il n’existe pas de mĂ©thode ni de mode d’emploi pour ĂȘtre heureux. Faut-il en conclure, comme le suggĂšre l’étymologie, qu’il arrive sans prĂ©venir, de façon aussi imprĂ©visible qu’impromptue bon-heur bonne fortune, chance, fatalitĂ© heureuse ? Il est vrai que le bonheur se distingue du plaisir. Il n’existe pas dans notre cerveau une configuration systĂ©matique et fonctionnelle qui serait Ă  mĂȘme, comme c’est le cas pour le systĂšme de rĂ©compense, de nous garantir le bonheur moyennant certaines actions ou substances. Nous ne sommes donc pas physiquement faits pour ĂȘtre heureux. Mais prĂ©cisĂ©ment nous pouvons peut-ĂȘtre en dĂ©duire qu’il ne dĂ©pend dĂšs lors que de nous » de l’ĂȘtre puisque rien de notre constitution, de notre Ă©tat naturel donnĂ© » ne nous prĂ©dispose Ă  l’ĂȘtre ou Ă  ne pas l’ĂȘtre, comme si la recherche du bonheur pointait vers une partie de nous qui ne tiendrait ni de cet idĂ©al de la raison susceptible de dĂ©finir des notions universelles comme la vĂ©ritĂ© ou la libertĂ© le je transcendantal chez Kant, ni de notre existence physique, de cette condition donnĂ©e qu’est notre corps. Se pourrait-il que le bonheur soit comme l’occasion qui nous est donnĂ©e de circonscrire en nous ce qui ne tiendrait prĂ©cisĂ©ment que de nous et se dĂ©tacherait ainsi radicalement de l’influence des autres et des circonstances, comme si le bonheur ne dĂ©pendait que de notre aptitude Ă  nous connaĂźtre nous-mĂȘmes. Est-il envisageable que cette double caractĂ©ristique du bonheur qui le rend tout Ă  la fois incontournable et indĂ©finissable porte en elle, comme en Ă©cho, la nature trouble de notre existence la plus singuliĂšre puisque de fait je sais bien que je suis sans savoir pour autant qui je suis ? La recherche du bonheur est-elle indissociable de la connaissance de soi ? Se pourrait-il qu’il n’existe pas d’autre bonheur que celui de se connaĂźtre soi-mĂȘme et qu’on ne puisse consĂ©quemment ĂȘtre heureux qu’en y mettant du sien »? Analyse du sujet S’il ne dĂ©pendait que de nous d’ĂȘtre heureux, comment expliquer que la plupart des hommes ne jouissent pas du bonheur? Parce que cela supposerait un travail sur soi », une ascĂšse peut-ĂȘtre ou, pour le moins, un calcul des dĂ©sirs Epicure. Il est moins question ici de savoir si l’on peut ĂȘtre heureux ou pas que de s’interroger sur la nature du bonheur. Quelle est exactement sa texture, sa matiĂšre ? De quoi est-il fait ? Est-elle Ă©vĂšnementielle ou circonstancielle comme tend Ă  nous le faire croire telle ou telle publicitĂ© d’une agence de voyage qui nous recommande un voyage aux Seychelles je suis heureux si j’ai de quoi payer ? Ne serait-elle pas plutĂŽt tissĂ©e » dans le pli d’une certaine disposition de mon ĂȘtre auquel j’aurai ƓuvrĂ© en vue de me rendre heureux indĂ©pendamment de la chance ou des coups du sort de la vie ? Peu de films sont allĂ©s aussi loin dans l’exploration de cette voie que celui de Roberto Benigni La vie est belle ». On y voit un pĂšre convaincre son fils internĂ© comme lui dans un camp de concentration que tout ceci n’est qu’un jeu. Le bonheur est alors exclusivement une affaire d’interprĂ©tation. Aucun Ă©vĂ©nement ne serait en lui-mĂȘme bon » ou tragique ». Il nous reviendrait constamment de dissocier dans notre vie, ce qui nous arrive » de la disposition d’esprit et de corps avec laquelle nous l’accueillons, nous la faisons notre, et toute la question est de savoir si cette disposition ne dĂ©finirait pas exactement ce que nous sommes, la qualitĂ© de prĂ©sence aux Ă©vĂšnements dans laquelle nous consistons. Ne serions nous pas simplement mais aussi entiĂšrement cela » cette façon d’accueillir les choses, de les vivre, comme une sorte d’ interface » qui manifesterait toujours l’efficience d’une marge d’autodĂ©termination Ă  l’égard des faits. Nous serions alors ce que nous pouvons » face aux alĂ©as de circonstances auxquels nous ne pouvons rien. Dans la tĂ©nuitĂ© mĂȘme de cette infime marge de manƓuvre oĂč se dessine comme le fin tracĂ© de ces estampes japonaises, nous existerions » parce qu’à la fois rien n’est plus nĂ©cessaire ici que de faire face » Ă  ce qui arrive et rien n’est plus contingent que ce qui arrive. Etre » dĂ©signerait alors ce mixte de nĂ©cessitĂ© et de contingence oĂč quelque chose se dit de notre radicale insignifiance nous aurions pu ne pas exister et de notre irrĂ©vocable ancrage Ă  la vie mais prĂ©cisĂ©ment nous existons. Dans cette perspective, ĂȘtre heureux est absolument indissociable de l’acte qui consiste Ă  se connaĂźtre soi-mĂȘme. Il n’y aurait rien Ă  faire pour ĂȘtre heureux, mais seulement Ă  ĂȘtre » pour se faire heureux. Ne pas ĂȘtre juste », mais juste ĂȘtre ». 1 Le bonheur et la conscience GenĂšse – Merleau-Ponty – Pascal a La conscience du malheur ou l’inconscience d’ĂȘtre heureux ? Il est possible de lire l’épisode du fruit dĂ©fendu comme un choix ou un test auquel l’Eternel soumet ses crĂ©atures prĂ©fĂ©rez-vous rester avec moi et goĂ»ter les fruits de l’arbre de vie qui donne l’immortalitĂ© mais sans jamais toucher au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal qui rend conscient ou bien choisissez-vous de rĂ©aliser votre condition dans tous les sens du terme en devenant conscient de ce qui dĂ©s lors et simultanĂ©ment deviendra une vie mortelle, dĂ©prĂ©ciĂ©e par la dĂ©chĂ©ance, condamnĂ©e au labeur ? Nous aurions tort de penser que la rĂ©ponse d ’Adam et Eve est la plus mauvaise car aprĂšs tout, qu’avons-nous Ă  faire d’un bonheur dont nous ne pouvons pas jouir puisque nous ne le rĂ©alisons pas ? Qu’est-ce qui est heureux en moi si la conscience de soi la conscience d’ĂȘtre moi, donc n’est pas Ă©veillĂ©e ? En 1974, le philosophe amĂ©ricain Robert Nozick Ă©voque une expĂ©rience que l’on pourrait, toute proportion gardĂ©e, rapprocher de la GenĂšse. ReprĂ©sentons-nous une machine Ă  ĂȘtre heureux, une espĂšce de caisson dans lequel nous serions branchĂ©s Ă  des Ă©lectrodes qui nous enverraient les stimulations neuronales correspondant Ă  notre conception du bonheur. Nous pouvons compliquer un peu cette expĂ©rience en imaginant un groupe d’amis qui accepterait cette expĂ©rience en dĂ©finissant le bonheur comme la possibilitĂ© de vivre ensemble. Chacun d’eux vivrait ce bonheur dans la boĂźte mais sĂ©parĂ©ment, au grĂ© d’une modalitĂ© autosuggĂ©rĂ©e. Quelle serait toute Ă  la fois la pertinence d’une telle dĂ©marche et son absurditĂ© ? Elle part du principe qu’étant entendu qu’il est impossible que les Ă©vĂšnements rĂ©els nous rendent heureux, il vaut mieux se rĂ©fugier dans un mĂ©canisme qui ne me confronte qu’à des substituts d Ă©vĂšnements. Qu’importe puisque finalement je n’en vis que l’efficience neuronale, que l’impact nerveux. Au lieu d’Ɠuvrer pour me rendre heureux de n’importe quel Ă©vĂ©nement, je me retire du monde rĂ©el et m’illusionne moi-mĂȘme afin de croire que je suis heureux, persuadĂ© que je suis que le bonheur ne rĂ©side que dans un flux d’impressions parfaitement dissociable de la rĂ©alitĂ© de leur origine. Dans le cas des amis, on mesure bien l’absurditĂ© de la machine de Nozick et c’est d’ailleurs exactement cela qu’il voulait dĂ©montrer. Pourquoi se sĂ©parer pour vivre l’illusion d’ĂȘtre ensemble ? Quelque chose de cette expĂ©rience pousse Ă  son paroxysme la panique engendrĂ©e en nous par la certitude qu’il ne dĂ©pend pas de nous d’ĂȘtre heureux, et ce que l’on dĂ©truit dans cette expĂ©rience c’est prĂ©cisĂ©ment nous », Ă  savoir notre conscience. Cette reprĂ©sentation passive dans laquelle je ne serai qu’un organisme dotĂ© d’un systĂšme nerveux auquel on pourrait faire croire qu’il vit tout ce qu’il aurait envie de vivre, c’est exactement ce que je ne suis pas, parce que je consiste au contraire dans cette aptitude Ă  me faire Ă  ce que je ne veux pas, Ă  donner du sens Ă  ce qui ne semble pas en avoir de prime abord, c’est-Ă -dire Ă  ma conscience. Pas de bonheur sans conscience authentique et Ă©veillĂ©e d’ĂȘtre heureux. b Vie seconde Toute conscience est malheureuse car elle se sait vie seconde » dit Merleau-Ponty, dans une perspective qui semble contredire ce que nous venons de poser Ă  partir de la machine de Nozick. En effet, quoi que l’on fasse consciemment, nous nous rendons compte de ce que nous faisons, et sommes dĂ©s lors distants de notre acte. Avec la machine de Nozick, nous rĂ©alisions que notre inconscience nous mettait Ă  distance de la rĂ©alitĂ©, mais voilĂ  qu’il apparaĂźt qu’avec la conscience aussi, car de fait la conscience Ă©tablit entre moi et tout ce qui m’arrive, en y incluant mes sensations, le rapport acteur/spectateur je de l’énoncĂ© / je de l’énonciation – Lacan. Ce que je vis consciemment, je ne le vis pas totalement. Et pourtant c’est bel et bien prĂ©cisĂ©ment par cette distance que je lui donne du sens, ce dont Merleau-Ponty, en tant que philosophe de l’intentionnalitĂ© Husserl, est plus convaincu qu’aucun autre. Ma consistance de sujet », c’est ce qui se construit prĂ©cisĂ©ment dans cet ouvrage par lequel je donne sens Ă  ce que je vis en l’assumant. La rĂ©alisation de l’évĂ©nement que je vis par ma conscience n’est pas que distanciation, elle est aussi assomption, revendication et c’est exactement grĂące Ă  elle que je suis moins un vivant qu’un existant distinction entre le fait passif et brut de vivre et l’affirmation de l’exister. Il ne dĂ©pend que de moi d’ĂȘtre heureux si je suis assez conscient pour exister plus que de vivre. c L’espĂ©rance et le regret Pascal vs Bergson Mais cette distinction entre vivre et exister rĂ©siste-t-elle vraiment au dĂ©calage inhĂ©rent Ă  toute prise de conscience ? Le prĂ©sent n’est jamais notre fin, le passĂ© et le prĂ©sent sont nos moyens. Le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais mais nous espĂ©rons de vivre, et nous disposant toujours Ă  ĂȘtre heureux, il est inĂ©vitable que nous ne le soyons jamais. » Notre capacitĂ© Ă  penser nous permet de nous souvenir et de nous projeter dans le futur, de telle sorte que nous oscillons constamment entre le regret de ce que nous ne vivons plus et l’espĂ©rance Ă  l’égard de ce que nous ne vivons pas encore. Or cette disposition d’esprit nous rend incapables de jouir de la seule dimension que nous avons vraiment et qui est le prĂ©sent. L’homme ne se contente jamais du prĂ©sent alors qu’il n’a rien d’autre Ă  vivre. Pascal a raison sur ce point, mais il ne prend pas en compte le fait que la conscience nous ouvre Ă©galement les portes d’une autre façon de vivre le temps, modalitĂ© non successive mais continue. Nous pouvons rĂ©aliser le mouvement des Ă©vĂšnements qui nous arrive, ce que nous appelons leur cours » en faisant le lien avec le dynamisme de nos propres Ă©tats de conscience Bergson. DĂ©s lors ce qui m’arrive est mien », non pas parce que cela impacte ma personne comme une altĂ©ritĂ© mais au contraire parce que cela suit le mĂȘme flux et qu’il m’est impossible de devenir autrement et ailleurs qu’en suivant le mĂȘme courant que celui qui anime la propension des choses. » 2 Le bonheur et le dĂ©sir Schopenhauer- Les StoĂŻciens - Epicure a Le dĂ©sir des suppliciĂ©s Schopenhauer Nous venons de voir que notre conscience pouvait triompher des ennemis extĂ©rieurs, des alĂ©as des circonstances comme de la finitude de sa condition Ă  laquelle il ne peut rien mais qu’en est-il des ennemis intĂ©rieurs comme nos dĂ©sirs ? Bien qu’utilisant ici le terme de volontĂ©s, c’est bien Ă  nos dĂ©sirs que Schopenhauer fait rĂ©fĂ©rence dans ce texte "Tout vouloir procĂšde d'un besoin, c'est-Ă -dire d'une privation, c'est-Ă -dire d'une souffrance. La satisfaction y met fin ; mais pour un dĂ©sir qui est satisfait, dix au moins sont contrariĂ©s ; de plus le dĂ©sir est long et ses exigences tendent Ă  l'infini ; la satisfaction est courte et elle est parcimonieusement mesurĂ©e. Mais ce contentement suprĂȘme n'est lui-mĂȘme qu'apparent ; le dĂ©sir satisfait fait place aussitĂŽt Ă  un nouveau dĂ©sir ; le premier est une dĂ©ception reconnue, le second est une dĂ©ception non encore reconnue. La satisfaction d'aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltĂ©rable. C'est comme l'aumĂŽne qu'on jette Ă  un mendiant elle lui sauve aujourd'hui la vie pour prolonger sa misĂšre jusqu'Ă  demain. - Tant que notre conscience est remplie par notre volontĂ©, tant que nous sommes asservis Ă  la pulsion du dĂ©sir, aux espĂ©rances et aux craintes continuelles qu'il fait naĂźtre, tant que nous sommes sujets du vouloir, il n'y a pour nous ni bonheur durable, ni repos. Poursuivre ou fuir, craindre le malheur ou chercher la jouissance, c'est en rĂ©alitĂ© tout un ; l'inquiĂ©tude d'une volontĂ© toujours exigeante, sous quelque forme qu'elle se manifeste, emplit et trouble sans cesse la conscience ; or sans repos le vĂ©ritable bonheur est impossible. Ainsi le sujet du vouloir ressemble Ă  Ixion attachĂ© sur une roue qui ne cesse de tourner, aux DanaĂŻdes qui puisent toujours pour emplir leur tonneau, Ă  Tantale Ă©ternellement altĂ©rĂ©". Le monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation1818 Nous ne cessons d’osciller perpĂ©tuellement entre la satisfaction provisoire du dernier dĂ©sir et l’insatisfaction nĂ©e de la perspective du prochain. Pour s’extraire de ce cycle ininterrompu de souffrances, il faut en nous faire taire la demande », ce qui revient Ă  une forme de nihilisme, de destruction de la moindre aspiration. Il existe en effet dans l’univers une force que Schopenhauer appelle le vouloir-vivre ». C’est cette force qui nous condamne Ă  dĂ©sirer sans cesse et Ă  errer ainsi continuellement de nos espoirs Ă  nos dĂ©sespoirs. Il n’y a pas d’autre moyen d’ĂȘtre heureux que de s’exclure de ce cycle en niant le vouloir-vivre. En quoi cela consiste-t-il ? A ĂȘtre spectateur et non plus acteur de la vie. L’art et la contemplation sont les deux seules possibilitĂ©s de jouir d’un bonheur trĂšs ataraxique plus que celui d’Epicure. Pour ne pas souffrir du manque, il convient de ne plus dĂ©sirer du tout et s’impliquer exclusivement dans des modalitĂ©s d’activitĂ© gratuites, dĂ©sintĂ©ressĂ©es, comme la musique, la mĂ©ditation, l’écriture ou encore ce qu’il appelle le sublime la disparition de l’individu devant l’omnipotence de la nature et devant la dimension Ă©crasante du temps » La solution proposĂ©e par Schopenhauer a donc quelque chose de radical pour ĂȘtre heureux, il n’est pas du tout question de s’efforcer de ne faire dĂ©pendre mon bonheur que de moi mais prĂ©cisĂ©ment de ne plus ĂȘtre moi, de ne plus avoir quoi que ce soit de moi Ă  opposer au monde ou Ă  la nature. Peut-ĂȘtre y-a-t-il ici l’expression d’une forme de non » au vouloir-vivre que Nietzsche, grand lecteur de Schopenhauer, saura transformer en oui » par l’Eternel retour. Il dĂ©pend de moi de ne plus avoir de moi et c’est ça ĂȘtre heureux, pour Schopenhauer b Changer ses dĂ©sirs Face aux dĂ©sirs, nous disposons de solutions moins radicales que celle de Schopenhauer, ce sont celles que nous proposent le StoĂŻcisme et l’Epicurisme qui aussi diffĂ©rentes soient-elles et elles le sont radicalement ont au moins ce point commun de nous dĂ©crire une forme de travail soit par l’ascĂšse EpictĂšte, Marc-AurĂšle soit par le calcul et la sĂ©lection Epicure. Le maĂźtre mot des StoĂŻciens est en effet de faire toujours la part dans quelque Ă©vĂ©nement que ce soit de ce qui y dĂ©pend de nous et ce qui n’en dĂ©pend pas. Il ne dĂ©pend pas de moi que ma femme soit morte si elle dĂ©cĂšde d’une maladie. Mais il dĂ©pend de moi de rĂ©agir bien ou mal Ă  cette mort. La rĂ©alisation rigoureuse de la libertĂ© dont je dispose face aux Ă©vĂšnements de la vie conditionne Ă©galement mon bonheur. Peu de philosophies prennent autant que le stoĂŻcisme l’étymologie du terme de bonheur au pied de la lettre ĂȘtre heureux c’est ĂȘtre dans l’heur » de l’évĂ©nement, c’est-Ă -dire au diapason de ce qui advient parce que je suis exactement ce que je peux » face aux Ă©vĂšnements c’est-Ă -dire purement et simplement cette boĂźte de rĂ©sonance humaine faisant preuve d’assez de sobriĂ©tĂ© et de sagesse pour prendre acte » de ce qui est, et au sens propre, s’y faire, c’est-Ă -dire s’y constituer. On pourrait croire qu’il y a un rapport avec Schopenhauer, mais c’est faux, car ce dernier prĂ©conise une forme d’annihilation pure et simple de ma volontĂ©, de ma personne, de mon ego, alors que les StoĂŻciens conseillent au contraire une affirmation de soi dans la claire dĂ©limitation des rĂŽles impartis Ă  chacun, Ă  la sagesse du sujet et Ă  l’inĂ©luctabilitĂ© des Ă©vĂšnements. c Le calcul des dĂ©sirs plaisir de n’avoir pas besoin du plaisir – Epicure PlutĂŽt que d’aimer ce qui m’arrive, indĂ©pendamment de la nature mĂȘme de ce qui m’arrive, Epicure nous dĂ©crit avec prĂ©cision la teneur du travail sur soi qu’il convient d’opĂ©rer pour se rendre heureux. C’est un travail tout Ă  la fois intĂ©rieur et guidĂ© par la sensation, dans lequel il convient de faire preuve de prudence. On ne peut pas dire qu’il s’agit d’une ascĂšse car c’est le plaisir qui prĂ©vaut mais par ce terme, Epicure dĂ©signe finalement le plaisir de n’avoir pas besoin d’autre plaisir que celui-lĂ  mĂȘme que j’éprouve en existant et en ne manquant de rien. Si je parviens Ă  ne satisfaire que les dĂ©sirs naturels et nĂ©cessaires ceux qui sont nĂ©cessaires Ă  la vie comme manger et boire, ceux qui sont nĂ©cessaires Ă  la tranquillitĂ© du corps comme le fait d’avoir un abri et un manteau, ceux qui sont nĂ©cessaires au bonheur comme la philosophie et l’amitiĂ©, je serai nĂ©cessairement heureux et je pourrai rivaliser d’indĂ©pendance avec les dieux. 3 Le bonheur et le temps Distinction EternitĂ© / ImmortalitĂ© Epicure, Rousseau a La distinction immortalitĂ© / EternitĂ© C’est Epicure qui nous invite Ă  distinguer le dĂ©sir d’immortalitĂ© qui est de nature quantitative, puisque il s’agit de vouloir constamment rajouter des instants aux instants vivre plus » avec le dĂ©sir d’éternitĂ© qui consiste plus simplement Ă  vivre un Ă©ternel prĂ©sent, Ă  s’éterniser dans le moment que nous vivons sans vouloir en sortir. Si en effet, j’ai opĂ©rĂ© la sĂ©lection des dĂ©sirs, je ne manque de rien non pas parce que j’aurai tout Ă  ma disposition mais parce que j’ai la sagesse de rĂ©aliser qu’il n’est rien que l’on puisse demander de plus Ă  la vie que de la vivre. On ne va pas s’éterniser » est le maĂźtre mot des gens pressĂ©s qui ont Ă  faire ». Avec Epicure on saisit que la rĂ©ponse heureuse Ă  formuler face Ă  cet impĂ©ratif est Si justement, on peut et on doit s’éterniser » parce qu’aucune tĂąche n’est plus sĂ©rieuse que celle d’exister - Je n’ai rien fait aujourd’hui. - N’avez-vous pas vĂ©cu, c’est non seulement la plus fondamentale, mais aussi la plus illustre de vos prĂ©occupations. » Montaigne b Juste exister Rousseau Mais s’il est un Ă©tat oĂč l’ñme trouve une assiette assez solide pour s’y reposer tout entiĂšre rassembler lĂ  tout son ĂȘtre, sans avoir besoin de rappeler le passĂ© ni d’enjamber sur l’avenir ; oĂč le temps ne soit rien pour elle, oĂč le prĂ©sent dure toujours sans nĂ©anmoins marquer sa durĂ©e et sans aucune trace de succession, sans aucun autre sentiment de privation ni de jouissance, de plaisir ni de peine, de dĂ©sir ni de crainte que celui seul de notre existence, et que ce sentiment seul puisse la remplir tout entiĂšre ; tant que cet Ă©tat dure celui qui s’y trouve peut s’appeler heureux, non d’un bonheur imparfait, pauvre et relatif tel que celui qu’on trouve dans les plaisirs de la vie, mais d’un bonheur suffisant, parfait et plein, qui ne laisse dans l’ñme aucun vide qu’elle sente le besoin de remplir. Tel est l’état oĂč je me suis trouvĂ© souvent Ă  l’üle de Saint-Pierre dans mes rĂȘveries solitaires, soit couchĂ© dans mon bateau que je laissais dĂ©river au grĂ© de l’eau, soit assis sur les rives du lac agitĂ©, soit ailleurs au bord d’une belle riviĂšre ou d’un ruisseau murmurant sur le gravier. » Conclusion Il dĂ©pend de nous d’ĂȘtre heureux Ă  condition d’avoir saisi la marge rigoureuse et exacte de manƓuvre par rapport aux Ă©vĂšnements dans laquelle consiste vraiment et exclusivement le fait d’ĂȘtre soi-mĂȘme. Lorsque le poĂšte Joe Bousquet, blessĂ© lors de la grande guerre affirme ma blessure me prĂ©existait, j’étais nĂ© pour l’incarner. » il nous invite Ă  envisager un type de relation trĂšs singuliĂšre Ă  l’égard de ce qui nous arrive. Il y a des faits qui se produisent et nous, humains ne consistons que dans l’assomption de ces faits, acte qui tient tout Ă  la fois de la revendication de l’intentionnalitĂ© et de l’incarnation du corps. Nous ne sommes pas des personnes auxquelles il arrive des choses » de l’extĂ©rieur, nous sommes bel et bien le mode d’existence et d’incarnation de ces choses. Etre heureux dans le monde, c’est donc concourir, participer, aussi faible que soit la teneur de cette participation Ă  ce que le monde soit, Ă  ce que les blessures puissent s’incarner dans des chairs humaines. Lorsque Zoran Music peint les cadavres des prisonniers Ă  Dachau, il cĂ©lĂšbre Ă  sa maniĂšre l’existence d’un monde qui est ce qu’il est, Ă  l’instant mĂȘme oĂč il est. Podcast Play in new window Download Cliquez ici pour vous abonner sur Spotify ou ici pour l’écouter sur l’itunes. Bonjour, bienvenue dans ce nouveau podcast d’Apprendre la philosophie, je suis Caroline et dans cet Ă©pisode nous allons nous demander si le bonheur dĂ©pend de nous. Pour rĂ©pondre Ă  ce sujet nous allons nous intĂ©resser tout particuliĂšrement Ă  ce que pourrait rĂ©pondre Epicure sur cette question. Tout d’abord nous pouvons remarquer que la rĂ©ponse ne va pas de soi. Si l’on se rĂ©fĂšre Ă  l’étymologie, le bonheur semble d’abord liĂ© Ă  la chance. En effet, bonheur, vient de bon » d’une part et heur » d’autre part, qui en ancien français signifie la chance ou la fortune. Le terme français heur » vient lui-mĂȘme du latin augurium qui signifie augure » ou prĂ©sage ». Alors si l’on s’en tient Ă  l’origine du mot, atteindre le bon heur c’est avoir une bonne chance ou ĂȘtre favorisĂ© par les circonstances. En ce sens, le bonheur, que l’on peut d’abord dĂ©finir comme un Ă©tat de satisfaction durable, semble donc dĂ©pendre du hasard plutĂŽt que de nous-mĂȘmes et des actions que nous pourrions entreprendre pour y arriver. Cependant, Epicure, dans La Lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e s’oppose Ă  cette thĂšse et entend montrer que le bonheur dĂ©pend bien de nous, c’est-Ă -dire de nos choix et de nos actions. Selon lui, Il est possible d’atteindre le bonheur notamment grĂące Ă  la philosophie. PremiĂšre prĂ©cision importante, pour Epicure, le bonheur c’est le plaisir, mais il faut ici faire attention aux contresens, car par plaisir Epicure entend la suppression de la douleur. Il ne s’agit donc pas de dire qu’il faut multiplier les dĂ©sirs et les plaisirs et que cela nous rendra heureux comme peut le faire un hĂ©doniste. Au contraire, pour Epicure, on est heureux quand on ne souffre pas ! Il le dit en ces termes La santĂ© du corps, la tranquillitĂ© de l’ñme sont la perfection de la vie heureuse ». Etre heureux pour Epicure c’est ĂȘtre en bonne santĂ© physique et atteindre une certaine tranquillitĂ©. Cette dĂ©finition du bonheur est singuliĂšre et fort Ă©loignĂ©e de la conception commune que l’on peut avoir du bonheur. Alors si le bonheur dĂ©pend de nous pour Epicure, comment faire pour ne pas souffrir ni dans son corps ni dans son Ăąme ? Epicure donne, en effet, plusieurs recommandations pour atteindre le bonheur. Tout d’abord point important il faut limiter ses dĂ©sirs, voir se dĂ©faire de certains dĂ©sirs. En effet,Pour Epicure, le dĂ©sir est un manque de quelque chose, c’est quelque chose que l’on a pas encore, mais que l’on souhaite obtenir. Alors, le dĂ©sir apparaĂźt d’abord comme un manque, une douleur. Et Si l’on dĂ©sire quelque chose de difficile Ă  obtenir cela sera plus douloureux encore car nous ne sommes pas sĂ»rs de l’atteindre ou cela va prendre du temps. Le dĂ©sir excessif peut donc nous rendre inquiet et nous faire souffrir. Selon Epicure, Si nous sommes perpĂ©tuellement inquiets car nous voulons absolument des biens de luxe et n’y arrivons pas alors nous ne sommes pas heureux. C’est pourquoi pour Epicure si nous voulons Atteindre le bonheur il nous faut limiter nos dĂ©sirs pour ne garder que les dĂ©sirs les plus simples Ă  satisfaire. Il dit ainsi dans la Lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e C’est un grand bien Ă  notre avis que de se suffire Ă  soi-mĂȘme, non qu’il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l’abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons ». Epicure met ici l’accent sur un autre point important, si nous devenons trop dĂ©pendant du confort et de l’abondance, si nous y sommes totalement habituĂ© au point que nous ne pouvons plus nous en passer, alors si nous venons Ă  perdre ce confort, nous serons extrĂȘmement malheureux. Au contraire, quelqu’un qui garde l’habitude de pouvoir se satisfaire de peu ne souffrira pas plus que ça s’il vient Ă  perdre ses richesses car il aura su continuer Ă  se satisfaire de plaisirs simples. Donc pour Epicure le bonheur c’est l’absence de souffrance dans l’ñme nous l’avons vu. Mais, selon lui, le bonheur c’est aussi l’absence de souffrance dans le corps. En effet, Epicure considĂšre que pour ĂȘtre heureux, nous devons Ă©galement atteindre l’absence de souffrance dans le corps ou aponie en grec. Or, Cela n’est possible que si nous menons une vie rĂ©glĂ©e sans faire trop d’excĂšs. C’est donc faire un contresens sur Epicure que de penser qu’il invite Ă  multiplier les plaisirs et dĂ©sirs de toutes sortes et Ă  vivre dans la dĂ©bauche. Les plaisirs excessifs et l’intempĂ©rance conduisent selon lui Ă  des douleurs et Ă  des maladies. Ainsi, il dit Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances dĂ©rĂ©glĂ©es, ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste, pour le corps, Ă  ne pas souffrir et, pour l’ñme, Ă  ĂȘtre sans trouble. » Donc pour Epicure, pour ĂȘtre heureux, il faut limiter ses dĂ©sirs afin de ne pas souffrir dans son Ăąme et de ne pas souffrir dans son corps. Et il essaie de se prĂ©munir contre de mauvaise comprĂ©hension de sa doctrine. Alors le bonheur dĂ©pend il de nous ? Pour Epicure oui, car nous pouvons apprendre Ă  distinguer entre les bons dĂ©sirs qui ne nous font pas souffrir qu’il appelle les dĂ©sirs naturels et nĂ©cessaire et les mauvais dĂ©sirs qui eux nous font souffrir et qu’ils appellent non naturels et non nĂ©cessaires. Epicure fĂ»t un ascĂšte, il mĂšne une vie austĂšre en se contentant de peu. Il dĂ©fend que le bonheur peut s’atteindre ainsi car celui qui ne souffre pas de ses excĂšs et n’a pas l’ñme troublĂ©e par des dĂ©sirs futiles vit paisiblement. Cela suppose de distinguer entre les bons dĂ©sirs qui sont ceux qui vont pouvoir ĂȘtre satisfaits aisĂ©ment et rĂ©pondent Ă  un besoin naturel et les mauvais dĂ©sirs qui vont nous rendre malades et sont difficiles Ă  satisfaire. Epicure considĂšre alors qu’il nous faut renoncer Ă  tous les dĂ©sirs non naturels et non nĂ©cessaires comme par exemple manger des mets luxueux, vivre dans de riches demeures ou possĂ©der quantitĂ© de biens matĂ©riels superflus, pour prĂ©fĂ©rer les dĂ©sirs naturels et nĂ©cessaires, par exemple, manger simplement, boire, avoir un toit, philosopher
 VoilĂ  pour cet Ă©pisode j’espĂšre qu’il vous aura aidĂ© Ă  mieux comprendre les enjeux sur cette question et la rĂ©ponse d’Epicure, si vous voulez davantage de contenu sur le thĂšme du bonheur, je vous invite Ă  vous rendre sur mon blog apprendre la philosophie. Si vous avez aimĂ©, n'hĂ©sitez pas Ă  partager ! Je serai heureux quand je serai mariĂ© et que j’aurai des enfants. » Je serai heureux quand j’aurai ma maison. » Je serai heureux quand j’aurai ce travail. » Je serai heureux quand... » VOUS est-il dĂ©jĂ  arrivĂ© de vous dire cela ? Et une fois votre but atteint, votre bonheur a-t-il durĂ© ? ou s’est-il vite estompĂ© ? Bien sĂ»r, le fait d’obtenir ce qu’on voulait peut nous rendre heureux, mais ce genre de bonheur est souvent Ă©phĂ©mĂšre. Le bonheur durable ne repose pas uniquement sur ce qu’on parvient Ă  rĂ©aliser ou Ă  possĂ©der. Comme la santĂ© physique, il dĂ©pend de plusieurs facteurs. Chacun de nous est unique. Ce qui nous rend heureux ne rendra pas forcĂ©ment quelqu’un d’autre heureux. De plus, nous changeons avec les annĂ©es. Cela dit, les faits montrent que certaines choses sont plus souvent associĂ©es au bonheur que d’autres. Citons le contentement, le refus d’envier les autres, l’amour pour les autres et la rĂ©silience, c’est-Ă -dire la capacitĂ© Ă  faire face aux Ă©preuves. Voyons pourquoi. 1. TROUVER LE CONTENTEMENT L’argent procure une protection », a reconnu un observateur attentif de la nature humaine. Mais il a aussi Ă©crit Celui qui aime l’argent ne se rassasiera pas d’argent, ni celui qui aime la fortune, du revenu. Cela aussi est vanitĂ© » EcclĂ©siaste 510 ; 712. Autrement dit, mĂȘme si nous avons besoin d’argent pour vivre, nous devrions rejeter l’aviditĂ©, car une personne avide n’est jamais satisfaite ! Le rĂ©dacteur de l’EcclĂ©siaste, Salomon, un roi de l’IsraĂ«l antique, a cherchĂ© Ă  savoir par lui-mĂȘme si la richesse et le luxe apportent le vrai bonheur. Tout ce que mes yeux ont demandĂ©, je ne les en ai pas privĂ©s. Je n’ai refusĂ© aucune joie Ă  mon cƓur » EcclĂ©siaste 113 ; 210. Ayant accumulĂ© beaucoup de richesses, Salomon s’est construit de grandes maisons et s’est fait de beaux parcs avec des bassins. Il a aussi acquis de nombreux serviteurs. Tout ce qu’il voulait, il l’obtenait. Qu’en a-t-il retirĂ© ? D’une certaine maniĂšre, cela l’a rendu heureux, mais pas pour longtemps. Tout Ă©tait vanitĂ©, a-t-il conclu, [...] il n’y avait rien d’avantageux. » Il en est mĂȘme venu Ă  haĂŻr la vie ! EcclĂ©siaste 211, 17, 18. Salomon a compris que, quand on ne vit que pour se faire plaisir, au final, on Ă©prouve un sentiment de vide et d’insatisfaction *. Les Ă©tudes rĂ©centes confirment-elles cette observation du passĂ© ? Selon un article publiĂ© dans le Journal of Happiness Studies, une fois nos besoins Ă©lĂ©mentaires satisfaits, avoir plus d’argent ne nous rend pas beaucoup plus heureux ». Des recherches montrent mĂȘme qu’acquĂ©rir plus de biens matĂ©riels peut nous rendre moins heureux, surtout si cela nous oblige Ă  nĂ©gliger nos valeurs morales et spirituelles. PRINCIPE BIBLIQUE Que votre maniĂšre de vivre soit exempte d’amour de l’argent, tandis que vous vous contentez des choses prĂ©sentes » HĂ©breux 135. 2. REJETER L’ENVIE L’envie peut se dĂ©finir comme un sentiment d’amertume ou d’irritation face aux avantages d’une autre personne, sentiment qui s’accompagne d’un dĂ©sir de possĂ©der ces mĂȘmes avantages. Comme une tumeur cancĂ©reuse, ce sentiment peut s’emparer de votre vie et dĂ©truire votre bonheur. Qu’est-ce qui peut faire naĂźtre l’envie ? Comment savoir si on a cette tendance ? Et comment la combattre ? L’Encyclopedia of Social Psychology observe que les gens ont tendance Ă  envier des personnes qui leur sont semblables, peut-ĂȘtre celles qui ont le mĂȘme Ăąge, le mĂȘme parcours ou le mĂȘme niveau social. Un vendeur, par exemple, n’enviera sans doute pas un acteur cĂ©lĂšbre. Par contre, il enviera un vendeur qui est plus efficace que lui. Aux temps bibliques, certains hauts fonctionnaires de Perse ont enviĂ©, non pas le roi, mais un fonctionnaire brillant du nom de Daniel. Leur frustration Ă©tait telle qu’ils ont mĂȘme complotĂ© pour le tuer ! Ce complot a finalement Ă©chouĂ© Daniel 61-24. Il est important d’ĂȘtre conscient que l’envie pousse Ă  nuire aux autres, dĂ©clare l’encyclopĂ©die citĂ©e plus haut. Cela explique pourquoi l’envie a Ă©tĂ© derriĂšre tant d’actes d’agression au fil des siĂšcles *. » L’envie peut paralyser notre capacitĂ© Ă  apprĂ©cier les bonnes choses qu’offre la vie. Comment savoir si on a une tendance Ă  l’envie ? Demandez-vous Si un de mes frĂšres et sƓurs, un bon Ă©lĂšve ou un collĂšgue rĂ©ussit dans un domaine, est-ce que cela me rend heureux ou me dĂ©moralise ? Et s’il subit un Ă©chec, suis-je triste ou joyeux ? » Si vous avez rĂ©pondu me dĂ©moralise » et joyeux », il se peut que vous Ă©prouviez de l’envie GenĂšse 2612-14. L’envie, toujours selon la mĂȘme encyclopĂ©die, peut paralyser notre capacitĂ© Ă  apprĂ©cier les bonnes choses qu’offre la vie et Ă©touffer tout sentiment de gratitude. [...] Ce genre de tendance mĂšne difficilement au bonheur. » Comment combattre l’envie ? En cultivant une humilitĂ© et une modestie vĂ©ritables. Cela nous permet de reconnaĂźtre les capacitĂ©s et les qualitĂ©s des autres, et d’y attacher du prix. Ne fai[tes] rien par esprit de dispute ni par dĂ©sir de vous mettre en avant, dit la Bible, mais estim[ez], avec humilitĂ©, que les autres sont supĂ©rieurs Ă  vous » Philippiens 23. PRINCIPE BIBLIQUE Ne cherchons pas Ă  nous mettre en avant, entrant en rivalitĂ© les uns avec les autres, nous enviant les uns les autres » Galates 526. 3. DÉVELOPPER DE L’AMOUR POUR LES AUTRES Le bonheur d’une personne dĂ©pend plus de la qualitĂ© de ses relations avec les autres que de son travail, de ses revenus, de son environnement ou mĂȘme de sa santĂ© », affirme le livre La psychologie sociale angl.. Autrement dit, pour ĂȘtre vraiment heureux, les humains ont besoin de donner et de recevoir de l’amour. Si [je n’ai] pas l’amour, je ne suis rien », a dit un rĂ©dacteur biblique 1 Corinthiens 132. Il n’est jamais trop tard pour dĂ©velopper de l’amour. Vanessa, par exemple, a eu un pĂšre violent et alcoolique. À 14 ans, elle s’est enfuie de chez elle et a Ă©tĂ© placĂ©e dans des familles d’accueil, puis dans un centre d’hĂ©bergement oĂč les conditions Ă©taient si pĂ©nibles qu’elle a suppliĂ© Dieu de l’aider. Peut-ĂȘtre en rĂ©ponse Ă  ses priĂšres, elle a alors Ă©tĂ© placĂ©e dans une famille qui s’efforçait de manifester l’amour, lequel est patient et bon » 1 Corinthiens 134. GrĂące Ă  ce nouvel environnement et Ă  ce qu’elle a appris dans son Ă©tude de la Bible, Vanessa s’est reconstruite affectivement et a retrouvĂ© un Ă©quilibre mental. Alors que ses rĂ©sultats scolaires Ă©taient catastrophiques jusque-lĂ , ses notes ont remontĂ© de façon spectaculaire. Les blessures affectives de Vanessa ne sont pas complĂštement refermĂ©es. Mais elle est aujourd’hui heureuse en mariage et maman de deux petites filles. PRINCIPE BIBLIQUE RevĂȘtez-vous de l’amour, car c’est un lien d’union parfait » Colossiens 314. 4. DÉVELOPPER DE LA RÉSILIENCE Qui ne rencontre jamais de problĂšmes ? Comme le dit la Bible, il y a un temps pour pleurer », un temps pour se lamenter » EcclĂ©siaste 34. La rĂ©silience nous aide Ă  traverser de tels moments tout en gardant un Ă©tat d’esprit positif. Citons Carol et Mildred. Carol souffre d’une maladie dĂ©gĂ©nĂ©rative de la colonne vertĂ©brale, du diabĂšte, de l’apnĂ©e du sommeil et d’une dĂ©gĂ©nĂ©rescence maculaire qui lui a fait perdre l’usage de son Ɠil gauche. Elle dit pourtant J’essaie de ne pas laisser le dĂ©couragement durer trop longtemps. De temps en temps, je m’accorde une sĂ©ance “apitoiement sur moi-mĂȘme”. Mais ensuite, je me ressaisis et je remercie Dieu pour ce que je peux encore faire, en particulier pour les autres. » Mildred a Ă©galement un certain nombre de maladies, dont l’arthrite, le cancer du sein et le diabĂšte. Mais comme Carol, elle essaie de ne pas rester fixĂ©e sur ses problĂšmes. J’ai appris Ă  aimer les gens et Ă  rĂ©conforter ceux qui sont malades, ce qui en retour me fait beaucoup de bien. En fait, j’ai remarquĂ© que, lorsque je rĂ©conforte les autres, je ne pense plus Ă  mes soucis. » Carol et Mildred trouvent de la joie Ă  rĂ©conforter les autres. Bien sĂ»r, ces deux femmes font tout pour recevoir des soins mĂ©dicaux de qualitĂ©. Cependant, elles se concentrent, non sur leur santĂ©, mais sur leur Ă©tat d’esprit et sur la façon dont elles utilisent leur temps. C’est pourquoi elles ressentent une joie intĂ©rieure que personne ne peut leur enlever. De plus, elles sont trĂšs apprĂ©ciĂ©es des autres et leur exemple encourage ceux qui traversent des Ă©preuves. PRINCIPE BIBLIQUE Heureux l’homme qui continue d’endurer l’épreuve, parce qu’en devenant un homme approuvĂ© il recevra la couronne de vie » Jacques 112. La sagesse de la Bible est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent [ou en tiennent compte dans leur vie], et ceux qui la tiennent ferme, il faut les proclamer heureux » Proverbes 313-18. Pourquoi ne pas le constater par vous-mĂȘme en puisant dans la sagesse de la Bible ? En effet, l’Auteur de ce livre sacrĂ©, Ă©galement appelĂ© le Dieu heureux », veut que vous aussi vous soyez heureux 1 TimothĂ©e 111. Je rĂ©vise Fiche En quoi consiste le bonheur ? Fiche Le bonheur est-il une illusion ? Fiche Le bonheur est-il une fin morale ? VidĂ©o Le bonheur Audio Le bonheur Je m'entraĂźne Annale corrigĂ©eDissertation Doit-on tout faire pour ĂȘtre heureux ? Annale corrigĂ©eExplication de texte Saint Augustin, Les Confessions Annale corrigĂ©eDissertation DĂ©pend-il de nous d'ĂȘtre heureux ? Annale corrigĂ©eDissertation A-t-on le devoir d'ĂȘtre heureux ? Annale corrigĂ©eExplication de texte Rousseau, Les RĂȘveries du promeneur solitaire Annale corrigĂ©eDissertation Est-il souhaitable de pouvoir satisfaire tous ses dĂ©sirs ? Annale corrigĂ©eExplication de texte Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inĂ©galitĂ© parmi les hommes Annale corrigĂ©eDissertation Le dĂ©sir suppose-t-il autrui ? Annale corrigĂ©eDissertation Peut-on ĂȘtre heureux sans le savoir ? 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depend il de nous d ĂȘtre heureux